Les Petites Filles modernes ( titre provisoire ) de Joël Pommerat

 


Après ses adaptations de Cendrillon, Pinocchio ou Le Petit Chaperon rouge, Joël Pommerat met en scène son propre récit Les Petites Filles modernes, conte fantastique dans lequel il réactive un monde de l’enfance confronté à la nécessité de traverser les épreuves d’une société hostile. Un schéma narratif que n’aurait pas renié Bruno Bettelheim tant la pièce s’attache aux peurs, aux désirs d’émancipation et aux rites de passage qui façonnent l’adolescence.
 
Jade et Marjorie, deux adolescentes, se nourrissent d’une amitié qu’elles se jurent indestructible. Face aux adultes qui cherchent à les séparer, elles partent en quête de leur liberté. Leur trajectoire croise celle d’un vieux monsieur inquiétant, figure hors d’âge qui hante les rues de la ville. Derrière les murs de sa vaste demeure se cache peut-être un secret capable de bouleverser leur destin. Leur exploration les entraîne aux confins du réel, les obligeant à affronter leurs peurs et à traverser leurs angoisses.
 
Pour figurer la période tumultueuse de l’adolescence, Joël Pommerat convoque le surnaturel. L’univers parallèle et fantastique qu’il déploie inscrit l’intensité des émotions adolescentes dans un absolu qui dépasse l’ordre social. Le conte devient alors un espace de résistance où les héroïnes refusent de se soumettre aux injonctions d’une société qui voudrait les enfermer.
 
Joël Pommerat débarrasse le plateau de tout superflu, trois corps seulement l’habitent. Coraline Kerléo et Marie Malaquias incarnent Jade et Marjorie, tandis qu’Éric Feldman prête sa présence inquiétante au vieux monsieur. Les figures tutélaires n’apparaissent qu’à travers des voix autoritaires ou des ombres menaçantes. Jamais incarnées, elles deviennent des forces abstraites, oppressantes, inquiétantes, jusqu'à en devenir monstrueuses.
Coraline Kerléo et Marie Malaquias incarnent avec une justesse désarmante la vivacité de dialogues véritablement ancrés dans notre époque. Leur jeu capte la colère, l’urgence, de cet âge où tout se vit à vif.
Seuls les cœurs purs encore ouverts à l’imaginaire semblent autorisés à exister pleinement sur cette scène où le théâtre figure sa fantasmagorie dans un dispositif technique d’une précision vertigineuse. Portée par les créations vidéo de Renaud Rubiano et les lumières d’Éric Soyer, la scénographie déploie un espace scénique aux perspectives spatiales et temporelles toujours bouleversées, floutant les frontières du réel et du fantastique.
 
Avec Les Petites Filles modernes, Joël Pommerat signe un conte sombre et lumineux à la fois, où l’enfance, ni idéalisée, ni infantilisée, est reconnue comme un territoire de lutte, de peur et de courage. Une fable de l’émancipation, qui rappelle que grandir, c’est d’abord apprendre à traverser l’obscurité sans renoncer à la puissance de l'amour et de l'imaginaire
  


Les Petites Filles modernes ( titre provisoire ) - une création théâtrale de Joël Pommerat jusqu'au 24 janvier 2026 au Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre Dramatique National 
En partenariat avec le Festival d’Automne 2025
 
Crédit photos : © Agathe Pommerat
 
Avec : Éric Feldman, Coraline Kerléo, Marie Malaquias
Et les voix de David Charier, Roxane Isnard, Garance Rivoal, Pierre Sorais, Faustine Zanardo Scénographie et lumière : Eric Soyer 
Création vidéo : Renaud Rubiano
Costumes : Isabelle Deffin
Perruques : Julie Poulain
Création sonore : Philippe Perrin, Antoine Bourgain
Musique originale : Antonin Leymarie
Assistanat à la mise en scène : David Charier
Renfort assistanat à la mise en scène : Roxane Isnard, Garance Rivoal
Collaboration à l’écriture : Zareen Benarfa
Comédien, participation au travail de recherche : Pierre Sorais
Direction technique : Emmanuel Abate
Direction technique adjointe : Thaïs Morel
Régie son : Philippe Perrin, Antoine Bourgain
Régie vidéo : Grégoire Chomel
Régie plateau : Pierre-Yves Leborgne, Jean-Pierre Constanziello, Inès Correia Da Silva Mota
Habillage : Lise Crétiaux, Manon Denarié 
Réalisation maquette et accessoires : Claire Saint Blancat
Construction accessoires : Christian Bernou 
Construction décor : Les Ateliers du TNP
Renfort costumes : Jeanne Chestier
Renforts plateau : Lior Hayoun, Faustine Zanrdo
Remerciement à Maurine Tainguy et Rose Trecan
 
Tournée
Du 4 au 6 novembre : La Coursive, scène nationale, La Rochelle (17)
Du 22 novembre au 10 décembre : Théâtre National Populaire, Villeurbanne (69)
Du 18 décembre au 24 janvier : Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre Dramatique National (92)
Du 11 au 15 février : L’Azimut, Théâtre de la Piscine, Châtenay-Malabry (92)
Les 19 et 20 février : Théâtre de l’Agora, scène nationale d’Evry et de l’Essonne (91)
Les 4 et 5 mars : Espaces Pluriels, scène conventionnée d'intérêt national art et création danse, Pau (64) Les 24 et 25 mars : Maison de la Culture de Bourges, scène nationale (18)
Les 8 et 9 avril : Le Canal, Théâtre du Pays de Redon (35)
Du 14 au 18 avril : Comédie de Genève – Genève (Suisse) – co accueil avec Am Stram Gram
Les 23 et 24 avril : Palais des Beaux-Arts, Charleroi (Belgique)
Les 29 et 30 avril : Maison de la Culture d’Amiens, scène nationale (80)
Les 5 et 6 mai : Les Salins, scène nationale de Martigues (13)
Du 20 au 22 mai : Le Bateau Feu, scène nationale Dunkerque (59)
Du 3 au 18 juin : TnS, Théâtre National de Strasbourg

Mentions

Production : Compagnie Louis Brouillard

Coproduction : TNP / Théâtre National Populaire de Villeurbanne, CDN ; Châteauvallon-Liberté, Scène nationale de Toulon ; Mixt, Terrain d’arts en Loire-Atlantique ; Les Tréteaux de France, CDN ; Théâtre Nanterre-Amandiers, CDN ; Espaces Pluriels, Scène conventionnée d'intérêt national art et création danse de Pau ; Festival d’Automne à Paris ; L'Azimut, Pôle national cirque d’Antony et de Châtenay-Malabry ; Le Canal, Théâtre du Pays de Redon, Scène conventionnée d’intérêt national art et création pour le théâtre et la DRAC Bretagne ; Le Bateau Feu, Scène nationale Dunkerque ; Le Théâtre de Suresnes Jean Vilar; La Coursive, Scène Nationale de La Rochelle ; Théâtre français du Centre national des Arts du Canada - Ottawa ; Le National Taichung Theater.

Avec le soutien de La maison de la culture de Bourges, Scène nationale.

Création le 24 avril 2025 à Châteauvallon-Liberté, Scène nationale.
Les répétitions du spectacle ont eu lieu à La maison de la culture de Bourges, Scène nationale ; au Théâtre Ducourneau d’Agen ; à La Coursive, Scène nationale de La Rochelle ; aux Tréteaux de France d’Aubervilliers, Centre dramatique national ; au Théâtre Silvia Monfort de Paris ; et au théâtre Châteauvallon-Liberté, Scène nationale.

Des étapes de travail en amont ont été menées aux Plateaux Sauvages – Fabrique artistique et culturelle à Paris 20e, et à la MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny.

Action financée par la Région Île-de-France.
La Compagnie Louis Brouillard est conventionnée par la DRAC Île-de-France et la Région Île-de-France

Joël Pommerat et la Compagnie Louis Brouillard sont associés à Nanterre-Amandiers, à La Coursive, Scène nationale de La Rochelle, et au TNP / Théâtre National Populaire de Villeurbanne.

La Compagnie Louis Brouillard travaille en étroite collaboration avec l’association Ensuite, le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP Bouches-du-Rhône et Vaucluse), la Direction interrégionale des services pénitentiaires Sud-Est, et la Direction régionale des affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les textes de Joël Pommerat sont édités chez Actes Sud-Papiers.

Sophie Trommelen, vu le 19 décembre 2025 au Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre Dramatique National