Le Père Noël est une ordure de la troupe du Splendid, mise en scène de Sylvie Auger


Le pari était osé.
Reprendre la pièce devenue culte de la troupe du Splendid n'est pas jouer avec la facilité.
A quelques jours des réjouissances de fin d'année, force est de constater que le Père Noël est toujours une ordure.

Fidèle à l'originalité du texte, Saynète et sans bavure rafraichit la pièce en apportant sa touche personnelle bienvenue et efficace. Pas de temps mort, les scènes s'enchainent avec un humour vif et percutant.
Le décor est kitch à souhait. La petite robe de Thérèse, ainsi que la cravate de Pierre, s'accordent à merveille au tissu à carreaux du canapé qui orne le bureau de S.O.S.Détresse-Amitié.
Les portes claquent, les répliques fusent et les gimmicks devenus familiers retrouvent toute leur saveur.

Si, un instant, on ne peut s’empêcher de chercher les ressemblances avec les acteurs originaux, rapidement la troupe nous les font oublier. Dès leur apparition, les acteurs s'imposent et nos souvenirs s'envolent pour assister à une véritable représentation originale. Chacun des acteurs trouve sa place et s'accorde dans un humour vif et enjoué.

Si la comédie se joue de la misère sociale des protagonistes, une véritable affection pour les personnages se fait ressentir.

Sébastien Lumbreras excelle dans le rôle de Pierre, sa fausse politesse ne cache jamais son coté obsédé qu'il porte avec constance et sans faiblir.

Stéphane Théron apporte de la profondeur au personnage de Katia. L'hyper-caricature du travesti devient vite un masque qui cache une sensibilité que l'on a plaisir à découvrir.

Isabelle Degraeve est magnifique en femme coincée qui a renoncé mais dont le désir n'est pas si enfoui. Elle explose sa féminité et sort elle aussi de la caricature pour devenir un personnage véritablement comique et attachant.

Zezette et Félix sont rajeunis, Arnaud Kob et  Florine Celestin redonnent du peps et de la fraicheur à ces marginaux complètement déjantés.

Si les chocolats sont, pour notre plus grand plaisir, toujours roulés sous les aisselles, Deniz Atay apporte une véritable présence au personnage de M. Preskovitch.

Enthousiaste et dynamique, la troupe délivre une énergie communicative jusqu'au tombé du rideau.
L' humour est noir et décalé a souhait.
Le pari est réussi, Saynète et sans bavure.




Au Théo Théâtre, le samedi à 19 heures, jusqu'au 21 décembre 201.

Auteur : La troupe du Splendid, Josiane Balasko
Mise en scène : Sylvie Auger
Avec : Deniz Atay, Laetitia Bonmartel, Florine Celestin, Isabelle Degraeve, Arnaud Kob, Sebastien Lumbreras, Stéphane Théron

Vu le 16 novembre 2019 sur las scène du Théo Théâtre .