Portée par Rémi Fortin et sa compagnie Passage d’animaux sauvages, L'Usage de la peur s'inscrit dans la lignée de sa précédente création collective, Le Beau monde, prix Impatience 2022, qui déjà captait des instantanés de notre époque alors observés par l’œil curieux de nos lointains descendants. Un travail d'exploration de notre humanité en prise à une temporalité bousculée que Simon Gauchet, ici regard extérieur et scénographe, figurait dans La Grande Marée.
Dans un dystopie fantasque, Rémi Fortin analyse, décortique et met en scène le sentiment de peur. Une séance d'émotion, sous forme de travaux pratiques, dans laquelle Rémi Fortin et Romain Crivellari désencapsulent la peur du catalogue d'archives de leur muséum futuriste des émotions. Dans ce laboratoire de sensations, L’Usage de la peur nous rappelle que la peur n’est jamais un simple réflexe, elle est un langage, un héritage, une mémoire intime.
La dramaturgie, redoutablement précise, navigue entre fausse conférence performée, reconstitution ludique et glissements fictionnels. À travers le prisme d’une distance temporelle malicieuse, Rémi Fortin trouve la juste distance pour interroger nos paniques contemporaines dans un monde où l’actualité, saturée d’informations anxiogènes, porte nos angoisses jusqu’au bord de l’implosion.
Coproduction : Culture Commune - Fabrique Théâtrâle scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais, Théâtre Public de Montreuil, Centre Dramatique National, Les Célestins - Théâtre de Lyon, La Rose des Vents, Scène Nationale de Villeneuve d’Ascq, Théâtre Sénart - Scène nationale - EPCC, Veilleur de nuit Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France. Résidences équipements culturels de la Ville de Lille, le CENTQUATRE-PARIS, Collectif FAIR-E / CCN de Rennes et de Bretagne
📸 © Cie Passage d'animaux sauvages
Sophie Trommelen, vu le 15 novembre 2025 au Théâtre Public de Montreuil

