Vie et mort de Mère Hollunder de Jacques Hadjaje

A quoi pense Mère Hollunder, le regard perdu à la fenêtre ?
Dans sa maison, dont on imagine le formica défraichi, entourée de ses poules, Mère Hollunder nous accueille.
Peu gracieux, le costume enrobe des formes généreuses. Sèche et autoritaire, elle nous raconte son histoire.

Mère Hollunder a acquis les deux L de son nom et son métier de photographe en épousant Jacob Hollunder. Leur rencontre est brutale. Mais Mère Hollunder est pragmatique et un bon mariage reste la seule issue à une vie sereine et sans accroc.
Son amour pour Jacob naitra peu à peu des gestes du quotidien et une intimité s'installera au fil du temps.

Sous cet air bourru et peu avenant, Jacques Hadjaje fait surgir un être sensible et plein de tendresse.
Il nous apprend à regarder plus loin que l'uniforme, à humaniser notre regard et éduque notre bienveillance. 
'L'hiver ne raconte pas ce qu'a été le printemps'.

Mère Hollunder est un peu notre grand mère à tous, elle n'a plus rien à prouver, n'a que faire de la bienséance et a construit sa propre philosophie. Elle a compris que, s'il faut composer avec son destin, le maitriser et résister peut ouvrir la voix à une certaine liberté.

Son conseil à sa Julie, et à toutes les femmes qui ont perdu le mode d'emploi : dire non.
Une femme rencontrera inexorablement  le harcèlement et la violence au cours de sa vie, pourtant il ne faut pas baisser les bras.
Alors dans une course effrénée, Mère Hollunder nous entraine à lutter contre le renoncement.
Apprendre à dire 'Non' et ne pas lâcher. 
Pas des je ne sais pas, pas des non merci. Mais dire 'Non'.

Jean Bellorini décore la poésie du texte et du personnage en imaginant un intérieur qui s'illumine autant que le propos. Un propos féministe et humaniste.
Jacques Hadjaje délivre un texte plein d'amour et de transmission :
'Le cœur c'est peut-être le petit grelot du pesant de la vie.'

De et avec : Jacques Hadjaje
Mise en scène : Jean Bellorini

Costumes : Laurianne Scimemi
Son : Sébastien Trouvé