Au Festival d'Avignon du 5 au 27 juillet à 18 heures, à l'Espace Pasteur.
Le Théâtre La Licorne présente sa nouvelle création, La Green Box, une fable animalière, adaptée du roman de Victor Hugo, l’Homme qui rit.
Le récit puise son origine dans la terrible légende des voleurs d’enfants, les ‘comprachicos’, qui sévissaient au XVIIème siècle. Ils défiguraient des enfants volés et les revendaient à des cirques.
Devenus bêtes de foire, ils attiraient les foules nourries de cette curiosité malsaine.
Le vol de ces enfants et leurs mutilations étaient souvent commandités par des nobles qui voulaient effacer de leur succession leurs bâtards nés de liaisons douteuses.
Gwynplaine est de ces enfants recueilli par la Green Box, théâtre ambulant composé d’Ursus, d’une jeune aveugle et de Homo, un loup domestiqué.
L’adaptation de Claire Dancoisne choisit de donner la parole à un loup, ancêtre de Homo qui vit reclus, fuyant la société des hommes.
Terrifiant, bête d’un autre temps, le loup entre en scène, et, doué de parole et de sagesse, devient le narrateur de la fable.
Il tient de son ancêtre l’histoire de l’homme qui rit et transmet son dégoût pour l’humanité faite d’injustices et dont les animaux n’ont rien à envier.
Car en fin de compte si le rire distingue l’homme de l’animal, le rire de l’homme se fait souvent au détriment du plus faible et naît du sarcasme et de la méchanceté.
Le rire devient une distraction destructrice, une loi du plus fort, à l’image de cette noblesse qui raille son peuple miséreux.
Olivier Brahant se transforme en bête au dos courbé et à la silhouette athlétique.
Loup, il anime son théâtre d’objets, fait d’ossements transformés en personnages articulés.
Les âmes se sont envolées et les marionnettes de squelettes prennent vie et animent la fable de leur poésie.
Objets, machines miniatures, décors de bois, de fer et de matières premières habillent la fable dans une scénographie propre à l'univers atypique et sensible du théâtre La Licorne.
Qui sont les monstres ?
La monstruosité n'est-elle pas le propre de l'humanité. De la bêtise de l'homme nait le jugement, de sa convoitise naît l’asservissement social .
Si seulement l'homme pouvait être un loup pour l'homme, il est plutôt hyène ou chacal.
La loi du plus fort régit la loi de notre humanité dénuée de sensibilité dès lors que ses privilèges sont en danger.
Écriture et mise en scène : Claire Dancoisne Assistante Rita Tchenko
Comédien : Olivier Brabant ou (en alternance) Léo Smith
Création de masque : Francis Debeyre
Création musicale : Bruno Soulier
Constructions :Chicken, Olivier Sion, Alex Herman
Stagiaire constructions Alice Boulogne
Création costumes : Claire Browet
Technicienne de tournée : Hélène Becquet
Vu le 13 juillet 2019 à Présence Pasteur, Avignon