Joris, toujours amoureux de sa femme qui le quitte, décide de garder la maison qu'il lui avait achetée. Il offre alors cet espace à des femmes artistes qui continueront à faire vivre l'âme de la maison.
Pauline Sales dessine un portrait touchant de femmes qui, à trois époques différentes, vont investir ce lieu de résidence. A travers un récit fictionnel original, elle met en perspective une histoire du féminisme. La maison devient le symbole d'une époque, d'un contexte avec lequel ces femmes composent et qui ne peut se dissocier des combats menés.
1950. Simone est la première figure féminine que l'on découvre s'installer dans la maison. En proie à la culpabilité d'avoir délaissé son foyer, elle est sans cesse confrontée à ses démons. Enfermée dans la maison aux volets fermés d'où seul un rayon de lumière transperce, elle se débat avec cette liberté et s'efforce de composer avec son émancipation.
1970. La maison est transportée en Californie. Annie, Miriam, et Judy inspirées par les figures de Judy Chicago et Miriam Shapiro cassent les codes et imposent un art féministe. L'espace investi n'est plus l’intérieur de la maison mais le jardin. Tout s'ouvre et s'épanouit dans une explosion de création et de parole qui se libère. L'émancipation devient une prise de conscience qui se veut collective et combative.
2020. La résidence accueille trois femmes à l'indépendance acquise. Les combats d'hier ouvrent la place à des questionnements intrinsèque au féminisme, qui inclut et exclut ces femmes qui ont du mal à se retrouver entre elles dans cette communauté. Les échangent se perdent en sémantique. Chacune se définit dans une féminité différente et la sororité se fait alors plus conflictuelle.
Joris est le seul personnage masculin. Il est aussi seul personnage à réapparaitre à chaque tableau. Loin des clichés, figure du patriarcat, compréhensif, souvent dépassé, il dessine un cadre et essaie d'imposer des règles, certes souples, qui régissent la vie de la maison.
Hélène Viviès, Olivia Chatain, Anne Cressent et Vincent Garanger incarnent tous ces personnages et se fondent dans cette histoire commune.
crédit photo jean-louis Fernandez
Les Femmes de la Maison au Théâtre Gérard Philippe au 11 Avignon à 13 heures du 7 au 29 juillet dans le cadre du Festival Off d'Avignon
https://www.festivaloffavignon.com/programme/2023/les-femmes-de-la-maison-s32962/
Présenté au Théâtre Gérard Philippe - mai 2022
Sophie Trommelen, vu le 15 mai 2022 au Théâtre Gérard Philippe.