Fragments de Hannah Arendt

 


Bérangère Warluzel et Charles Berling nous invitent, à travers les mots d’Hannah Arendt, à aimer cette faculté inhérente à la nature humaine : penser. Non, ce n’est pas réservé à une élite, bien au contraire. Penser peut être une aventure joyeuse pour chacun, en plus d’être une jubilation et un enthousiasme qui se partagent.

 

Bérangère Warluzel s’empare des textes d’Hannah Arendt. Elle puise dans l’œuvre majeure de la philosophe pour nous offrir ces fragments, moments suspendus de vérités et de poésies.
Ici, pas de biographie, pas d’incarnation mais une proposition de mise en scène et d’enchaînements cohérents d’une pensée riche, juste, et qui résonne tellement puissamment.
 
Bérangère Warluzel entre en scène portant le poids de livres empilés. Telle une offrande au public, elle pose sur la table le poids de notre richesse, de notre culture, de ce qui nous donne à penser. 
Charles Berling met en scène les mots et les fait danser sur le tapis rouge du fil de la pensée.
 
Naviguant entre textes politiques, philosophiques et des extraits d’interviews ou de poèmes, Bérangère Warluzel n’adapte pas les mots mais les monte gracieusement, délicatement.
Avec une grande fluidité, les thèmes essentiels de l’œuvre d’Hannah Arendt se font écho les uns aux autres et nous entraînent avec eux sur les chemins d’une pensée claire et accessible.
La pensée c’est la conscience, la conscience du regret, la conscience de son histoire. Solitaire, silencieuse, elle se fait introspection, réflexion. Elle s’ouvre à tous.
Loin du loisir et du divertissement, la culture d’ailleurs n’est-elle pas un accès essentiel à la pensée, à l’ouverture de l’esprit dont l’artiste est le garant.

Bérangère Warluzel et Charles Berling, par ces extraits choisis d’Hannah Arendt, nous disent la nécessité de l’éducation à la pensée, imprévisible, mouvante, libre. Seule la pensée peut se battre contre les idéologies, processus logiques qui, sans libre arbitre, deviennent irréfutables et impossible à contredire.

Bérangère Warluzel et Charles Berling, dans une adaptation fluide et accessible, insufflent l’idée que comprendre c’est combattre. Ils nous offrent un moment intense, poétique et essentiel.
Penser c'est être au monde, être hommes, multiples, libres.
 
 
 
Fragments de Hannah Arendt à 21 heures au Théâtre du Chêne Noir dans le cadre du Festival d'Avignon
 
Mise en scène : Charles Berling 
Interprète(s) : Bérengère Warluzel, Romane Oren, Ysaure Oren, Guilad Oren, Ariel Oren
Régisseuse générale : Claire Petit Régisseur
lumières : Théau Rubiano 
Assistante à la mise en scène : Faustine Guégan 
Châteauvallon-Liberté, scène nationaleL-R-20-6708 Production Châteauvallon-Liberté, scène nationale Coproduction La Criée, Théâtre national de Marseille
Sophie Trommelen, Vu à Présence Pasteur à Avignon le 7 juillet 2021