Le Grand Œuvre de René Obscur de Bertrand de Roffignac

 

 

Prix de la Révélation Théâtrale du Syndicat de la Critique, auteur, metteur en scène et interprète, Bertrand de Roffignac présente au Cirque Électrique Le Grand Œuvre de René Obscur, deuxième opus d'un triptyque initié avec les Sept Colis sans destination de Nestor Crévelong et repris en décembre au Cent-quatre dans le cadre du Festival Impatience.

Bertrand de Roffignac nous plonge dans un univers fantasmagorique ou science-fiction et fantastique sont portés par un récit intense. La fiction s'inspire du mythe de Prométhée, à la différence que René Obscur n'offre pas le feu à ses semblables mais la promesse de retrouver la jouissance perdue, leur feu intérieur.
Producteur de films contestataires à caractère pornographique, René Obscur aspire à offrir au public l’accès à l'orgasme ultime, une jouissance aussi sexuelle que spirituelle. Une révolution par l'image qui permettrait à l'homme, noyé dans une société vénale, véreuse, et vérolée d'enfin retrouver la conscience de soi.
Le réalisateur s'affaire alors à créer une caméra dont l'objectif n'est autre que son propre œil droit. Un dispositif si puissant qu'il consume ses acteurs.
Bertrand de Roffignac nous immerge dans l'atelier de cet artiste fou, tyrannique et névrosé qui aspire à créer le film parfait, obscène dans ce qu'il offre de libertaire.
 
Sous le chapiteau du Cirque Électrique, acteurs, musiciens, danseurs et circassiens vont alors évoluer dans une scénographie à l'esthétisme puissant. Les images sombres d'un monde terreux et caverneux, plein de fumée et d'argile rompent avec toute temporalité. Bertrand de Roffignac nous plonge dans la fiction par la force de son récit et par la force des images que la scénographie soulève.
Dialogues et tirades grandiloquentes se mêlent aux intermèdes dansés et aux envolées circassiennes qui s'imbriquent à l'univers dystopique. Si le récit se dilue parfois tant les sujets abordés foisonnent, l'énergie déployée ne perd jamais son souffle épique et étourdissant.
 
Métaphore de la création artistique, critique des médias et de l'industrie culturelle, Bertrand de Roffignac déploie dans Le Grand Œuvre de René Obscur un imaginaire foisonnant aussi inquiétant que réjouissant.
Conte sombre, épopée fantasque, Le Grand Œuvre de René Obscur révèle un esthétisme et un sens de la mise en scène flamboyants.

 

 

© Vahid Amanpour

Le Grand Œuvre de René Obscur - Bertrand de Roffignac / Théâtre de la Suspension jusqu'au 24 septembre au Cirque Électrique.

Conception, texte et mise en scène : Bertrand de Roffignac
Scénographie : Henri-Maria Leutner
Interprètes : Adriana BREVIGLIERI, Axel CHEMLA, Bertrand DE ROFFIGNAC, Gall GASPARD, Marion GAUTIER, Xavier GUELFI, Loup MARCAULT-DEROUARD, Francois MICHONNEAU, Pierre PLEVEN, Erwan TARLET, Baptiste THIÉBAULT
Assistanat scénographie : Benjamin Marre
Création et Régie Lumière : Grégoire de Lafond / Thomas Cany
Création Sonore : Axel Chemla Romeu-Santos
Création masques et accessoires : David Ferré
Régie Générale : Charlotte Moussié / Clément Balcon
Régie Son : Martial de Roffignac / Antoine Blanc
Administration : Dany Krivokuca
Soutiens : Cirque Électrique, Théâtre du Châtelet
Avec la participation du Jeune Théâtre National.
Coproduction du théâtre de l’Arsenal scène conventionnée d’intérêt national « art et création pour la danse » de Val-de-Reuil.
 
Sophie Trommelen, vu le 16 septembre au Cirque Électrique