Norman mon fils, de Nathalie Gendreau et Jimmy Edmunds


De Nathalie Gendreau et Jimmy Edmunds.

Dacres éditions.
Décembre 2018.






Norman, mon fils est l’histoire d’un cri, d’une urgence. Ce cri de l’amour d’un père pour son fils, un amour, fort, profond qui ne pouvait rester étouffé plus longtemps.

Norman arrive dans la vie de ses parents, Jimmy et Patricia, le 23 juillet 1988, prématuré mais en bonne santé, il fait le bonheur d’un couple qui devient une famille.
Jimmy se projette dans cette relation qui se noue et s’investit dès le premier instant dans ce rôle de père avec ferveur et passion.
Eté 1990. Cet été suffocant marque un tournant dans une vie jusqu’ici si paisible.
Norman souffre de terribles crises d’épilepsie, plonge dans le spectre des troubles autistiques. Norman souffre d’une encéphalite herpétique.
Des complications le priveront de la parole et petit à petit de sa motricité.
Un long parcours du combattant commence alors .
Les erreurs de diagnostic s’accumulent, les hospitalisations s’enchaînent.
Le vide se fait petit à petit autour d’eux, le couple se désagrège.

Dès les premières lignes une vague d’émotion nous emporte. La puissance des sentiments de ce père prêt à tout nous submerge.
Pourtant, il n’est pas ici question d’empathie, ou d’émotions faciles.
Avec beaucoup de pudeur, Nathalie Gendreau fait de l’histoire de Jimmy et de Norman Edmunds, une belle histoire. Elle dépasse le documentaire et la simple retranscription pour atteindre l’essentiel.
Grâce à un choix narratif très subtil, elle donne la parole à Norman. Ces parenthèses humanisent un message profond et donne la voix à ceux qui ne l’ont pas.

Norman mon fils parle d’amour, un amour inconditionnel d’un père pour son fils.
Une leçon de vie, de courage qui amène, comme l’exprime si bien Jimmy, à revoir l’échelle de nos priorités, nous obligeant à faire le tri 'entre l’important et l’accessoire’.

Généreux, Norman mon fils, veut avant tout nous éclairer, et ouvrir notre regard.
Au delà du handicap, l’incompréhension de l’entourage, le poids du regard social, le manque d’aide et d’infrastructures, sont tout aussi douloureux que la souffrance intime.