Une costilla sobre la mesa : Madre de Angélica Liddell




Dans un diptyque autobiographique Angélica Liddell met en scène le processus de deuil qui accompagne la mort de ses deux parents à quelques mois d'intervalle.

Une costilla sobre la mesa : Madre est un véritable éloge funèbre à celle qui n'est plus.

Le lamento déchirant d'Angélica Liddell devient le cri de douleur de l'enfant blessé qui découvre son destin biologique.
Fille unique qui n'a pas enfanté, Angélica Liddell expie sur scène toute sa culpabilité et sa douleur.

Le processus de deuil est surtout  le processus d'acceptation à la ressemblance à la mère et à cet amour qui l’inonde après toutes ces années de haine.
Dans un rituel expiatoire Angélica Liddell communie sur scène et s'attache à la croix. Elle entame son chemin vers la rédemption qui ne peut se faire que dans la douleur.

Avec son sens profond du tragique Angélica Liddell convie sur scène l'image de sa mère et dresse un autel à celle qui l'appelle.

Niño del Elche accompagne l'oraison funèbre de son chant liturgique qui finit en râle. Sa voix profonde et puissante s'élève et s’achève en une transe extatique.
Dans un flamenco désarticulé, Ichiro Sugae interprète une danse macabre et sublime ; ni mort, ni vivant, il s'anime en mouvements du corps saccadés et envoutants.

Angélica Liddell met en scène la douleur et la souffrance et nous convie aux funérailles de sa mère.
Dans un requiem déchirant elle allie le folklore et le divin, à la recherche de l'absolution.
L’esthétisme baroque des tableaux dépasse le récit, et le deuil se transforme en une véritable performance physique, poétique et artistique.




A La Colline, Théâtre National jusqu'au 9 février 2020.

en alternance avec Une costilla sobre la mesa : Padre.
http://www.artsmouvants.com/2020/01/una-costilla-sobre-la-mesa-padre-de.html

texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell
avec : Angélica Liddell, Gumersindo Puche, Niño de Elche, Ichiro Sugae
et Tony Aliot, Kymia Bayat, Marion Begin, Cécile Bernard, Adèle Bertin, Baptiste Brisseault, Inès Dujardin en alternance avec Salsabila Nefati, Hélixe Charier, Julien Chaudet, Frédéric Cherubini, Camille Delpech, Melchior Derouet, Héloïse Logie, Stéphanette Martelet en alternance avec Léa Fonder, Benoît Maubrey, Alice Pozzo Di Borgo, Anna Ranz, Julia Salaün, Garance Silve, Rosalie Sinsou
assistanat à la mise en scène : Borja López
lumières : Jean Huleu
son et vidéo : Antonio Navarro
régisseurs plateau : Nicolas Guy, Michel Chevallier
production et diffusion : Gumersindo Puche
logistique : Saité Ye
communication : Génica Montalbano