Je te pardonne (Harvey Weinstein) de Pierre Notte

 


Pierre Notte nous convie à un cabaret festif, où les chansons fêtent la victoire d'un sexe qui ne se revendique ni d'être fort ni de gagner mais simplement de ne plus être considéré comme faible.
De son regard fin et subtil Pierre Notte passe au crible le phénomène Me Too. En chanson, il joue avec les mots pour se jouer de ceux qui s'accrochent encore à des valeurs finies et dépassées.
Passé le contrôle sanitaire en bonne et due forme, enfin sous la forme d'un questionnaire revisité par l'humeur taquine de Pierre Notte, les comédiens Pauline Chagne, Marie Notte et Pierre Notte entrent en scène. 
Le séisme théâtral arrive, le volcan d'une écriture dont le feu va surgir d'on ne sait où.
 
En mêlant les images de tragédie grecque à l'actualité littéraire ou aux unes qui font l'information, Pierre Notte rebondit sur les références et crée une fable drôle et explosive. 
Beaux, entiers dans leur intention, Pauline Chagne, Marie Notte et Pierre Notte parodient et démontent tous les mécanismes qui ont fait que l'homme ait pu se croire tout puissant. Par leurs facéties, ils créent un conte des temps modernes dans lequel hommes et femmes se disent ce qu'ils ont à se dire, sans tabou, et démontent les arguments d'une domination qui ne tient plus.

Néron, Matzneff ou Polanski (Non ! Pas Polanski !), même combat.

Moqueur, Pierre Notte joue son rôle d'homme avec un sens de l'ironie et une autodérision jouissive. Il ose se remettre en cause et est prêt à accueillir la femme qui naît en lui, oui, mais laquelle ?
Les facéties mêlées à l'écriture gracieuse et sans tabou de Pierre Notte nourrissent l'évidence. La masculinité n'est plus synonyme de droit de cuissage. Ni putes, ni soumises, les femmes sont femmes et les hommes, certains, se perdent.

Si la femme est l'avenir, l'homme est en devenir.

A travers ses airs musicaux sarcastiques, Pierre Notte met à nu une époque qui a fait surgir des évidences et met à mal des connivences désormais fragilisées. Le message est clair, les règles ont changé.
Pauline Chagne, Marie Notte et Pierre Notte, accompagnés au piano par Clément Walker-Viry, chantent, rient et s'amusent des codes d'une masculinité qui volent en éclat.

 

 

Je te pardonne (Harvey Weinstein) jusqu'au 26 juin 2021 au Théâtre du Rond-Point

Texte, musique et mise en scène :  Pierre Notte
Avec : Pauline Chagne, Marie Notte, Pierre Notte, Clément Walker-Viry
Costumes : Alain Blanchot
Arrangements musiques : Clément Walker-Viry
Création lumières : Antonio de Carvalho
Son : Adrien Hollocou
Assistanat à la mise en scène : Jeanne Didot

 

Production Théâtre du Rond-Point, compagnie Les gens qui tombent, YDB Productions Coproduction et création en avril / mai 2021 au Théâtre du Pont Tournant - Bordeaux, au Théâtre de la Roële, Villers-Lès-Nancy, avec le concours des deux Îles, résidence d'artistes - Montbazon, Coréalisation Théâtre du Rond-Point, avec le soutien de « L'Atelier en mouvement ».